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Venezuela: la médecine traditionnelle contre la pénurie de médicaments

Le président du Venezuela Nicolas Maduro a présenté hier vendredi 19 janvier 2018 un "plan de médecine traditionnelle" destiné à encourager les Vénézuéliens à se soigner avec des plantes et des produits naturels, alors que le pays connaît une grave pénurie de médicaments, estimée à 95% par la corporation médicale.

Ce "Plan médecine 100% naturelle" veut "redonner vie à la santé traditionnelle et coutumière, les recettes de grand-mère", a annoncé Nicolas Maduro au cours d'une conférence de presse dans le palais présidentiel de Miraflores. 

"Je suis en train de me soigner d'une terrible grippe qui m'a mis sur les genoux en début d'année grâce à la camomille, de l'aloe vera, du citron et un peu de miel. C'est une recette traditionnelle de ma famille (...). La médecine scientifique et la médecine traditionnelle doivent aller de pair", a ajouté le président. 

Depuis l'année dernière, des manifestations pour protester contre la pénurie de médicaments et de produits de première nécessité agitent le pays.

L'ONG Coalition des Organisations pour le droit à la Santé et à la vie (Codevida) a dénoncé un "manque total et prolongé" de médicaments essentiels pour soigner des maladies comme les insuffisances rénales, le cancer ou la sclérose en plaques. La pénurie touche également les antibiotiques ou les médicaments pour la tension artérielle. 

En novembre, des malades et leurs familles avaient manifesté devant les ambassades du Canada, du Costa Rica, des Pays-Bas et du Pérou, pour demander à ces pays de faire pression sur Caracas afin de mettre en place un "couloir humanitaire" et de permettre l'entrée de médicaments dans le pays. 

Au mois d'octobre, le gouvernement de Maduro avait relancé un plan de distribution gratuite de médicaments à travers une hotline. 

Pour bénéficier de ce système, il faut posséder la "Carte de la Patrie", une carte électronique qui permet d'accéder à des programmes d'aides sociales que l'opposition considère comme un "instrument de contrôle social". 

Le gouvernement nie l'existence d'une "crise humanitaire", et dénonce les sanctions financières imposées par les Etats-Unis comme ayant nuit aux manoeuvres pour importer des vivres et des médicaments.